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La mine d'Akjoujt, une longue histoire (3/3)

Dans son rôle de Directeur de l’OMRG, Ishac Ould Ragel confie d’abord au BRGM, dans le cadre d’un financement obtenu sur les fonds de coopération par l’intermédiaire de l’Ambassade de France, une mission de ré-échantillonnage des « tranchées des anglais » creusées en 1970 par Charter. Il s’agit de réévaluer les réserves de cuivre et d’or de la partie de gisement restant à exploiter.

La société GEMAK (Guelb Moghrein Mines d’Akjoujt) succède à la MORAK. Elle est créée en 1994 entre la SAMIN et General Gold International pour préparer la reprise de l’extraction du minerai sulfuré restant en place. GGI réalise plus de 8 000 m de sondages en 1994 et 1995. L’étude de faisabilité conduite par Kilborn-Lavalin est achevée en avril 1997. Les réserves du Guelb Moghrein sont évaluées à 23,6 Mt de minerai à 1,88% de Cuivre, et 1,41 g/t d’or. Mais une fois encore, la question du financement des investissements ne permet pas d’aboutir, et le projet reste au point mort.

En 2001, Ishac, alors ministre, a l’occasion d’approcher, lors d’un rassemblement des industries minières d’Afrique tenu en Afrique du Sud (Mining Indaba), un homme d’affaires Emirati, Zen Azoubeidi. Il y tente, avec l’appui du président Maaouya, de trouver une solution pour l’État Mauritanien empêtré dans la reprise de ses actifs sur le site d’Akjoujt. La société Emiratie Wadi Rowda rachète à l’État mauritanien la totalité de l’actif de la Morak.

Finalement, la société canadienne First Quantum reprend le projet en 2004, dans le cadre d’une joint-venture avec GEMAK et GGI. Une filiale mauritanienne, la MCM (Mauritanian Copper Mines ou Mines de Cuivre de Mauritanie), est créée. Le projet associe production de cuivre et d’or sur la base des résultats des prospections effectuées au milieu des années 90 par l’OMRG.

En avril 2006, la MCM reprend effectivement l’exploitation du gisement, après la mise en œuvre des investissements nécessaires. L’usine de traitement par flottation est mise en service en juillet, et le concentré métallique produit est commercialisé à partir d’octobre, au moment même de la disparition d’Ishac Ould Ragel.

L’exploitation venait tout juste de reprendre lorsque notre groupe de mineurs de Nancy de la promotion 1966 a visité le site fin octobre 2006, et l’on comprend bien qu’il ait tenu à ce que cette visite constitue une étape importante dans ce voyage.

En 2009, la capacité annuelle d’extraction à ciel ouvert est portée à 3,8 Mt de minerai. En 2010, First Quantum est devenue propriétaire à 100 % de MCM.

La production annuelle avoisine en 2020 30 000 t de cuivre métal et 50 000 onces d’or, une valeur de 240 millions de dollars. La MCM compte plus de 1 100 travailleurs. Les réserves actuellement recensées permettent de poursuivre l’exploitation jusqu’à la fin de la décennie.

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