Frise2-57-61

Autonomie interne

Le régime de l’autonomie interne est mis en place : le gouverneur préside un conseil de gouvernement élu par l’assemblée territoriale. Il est assisté d’un vice-président. 

Moktar Ould Daddah

Le poste de vice-président du conseil de gouvernement échoit en mai 1957 à un jeune avocat, ancien interprète de l’administration, Moktar Ould Daddah.

Nouakchott capitale

Le 24 juillet 1957, Nouakchott devient la capitale de la Mauritanie à la place de Saint-Louis du Sénégal.

Référendum du 28 septembre

L’avènement en France de la Ve République précipite le mouvement. Pour les territoires d’Outre-Mer, voter oui au referendum c’est opter pour le statut d’état autonome membre de la Communauté française, avec la possibilité de se doter d’une constitution. Voter non, c’est choisir l’indépendance immédiate. La Mauritanie vote oui avec une majorité de 94 %.

Ve République en France

Proclamation RIM

Le 28 novembre 1958, la naissance de la République Islamique de Mauritanie, état autonome de la Communauté,  est proclamée. L’assemblée devient constituante et prépare la première constitution.

Constitution de la RIM

Le 22 mars 1959, Moktar Ould Daddah, Président du Conseil de Gouvernement, promulgue la constitution de la République Islamique de Mauritanie. C’est une constitution d’inspiration parlementaire.

De la communauté à l'indépendance

Les états africains n’arrivant pas à s’entendre sur une politique commune pour faire vivre la Communauté, ils choisissent finalement la voie de l’indépendance. La communauté cesse de fonctionner après 1960.

Indépendance

L’indépendance de la Mauritanie est proclamée le 28 novembre 1960.

Nouvelle constitution

Une nouvelle constitution est adoptée le 20 mai 1961. Elle concentre le pouvoir exécutif entre les mains du Président de la République, tourne le dos au régime parlementaire, et unifie les compétences juridictionnelles au profit de la Cour Suprême.

Moktar Ould Daddah est élu Président de la République en aout 1961.

Albert Jean Mourargues

Chef du territoire

gouvernement formé le 21 mai 1957

Moktar Ould Daddah

Premier Ministre

du 23 juin 1959 au 29 septembre 1961

Ahmed Salem Ould Haïba

Ministre du commerce, de l’industrie et des mines

du 21 mai 1957 au 14 janvier 1958

Deye Ould Sidi Baba

Ministre du commerce, de l’industrie et des mines

du 14 janvier 1958 au 23 juin 1959

Mohamed El Moktar dit Marouf

Ministre du commerce, de l’industrie et des mines

du 23 juin 1959 au 29 septembre 1961

Retour

Octobre 1957 - juin 1961 : Ishac poursuit ses études secondaires au collège de Rosso puis au lycée Faidherbe à Saint-Louis

Suite

L’école n°1 de Boutilimit ferme à la fin de l’année scolaire en 1957 : les élèves entrant en classe de troisième, dont Abdallah Sidya Ebnou, sont envoyés au collège de Rosso pour préparer leur BEPC. Ishac y obtient ce diplôme en juin 1958 ainsi qu’une vingtaine d’élèves mauritaniens. Du 12 juillet jusqu’aux environs du 25 juillet 1959, ils passent une partie de leurs vacances à la colonie « La Caravane », dirigée par un enseignant du collège, Ahmed Tall, originaire de Boutilimit. Ishac passe ainsi la nuit du 14 juillet à Nouakchott, puis trois jours à Akjoujt, trois jours à Atar, trois jours à F’Dérick et trois jours pour le retour à Rosso. Il rentre ensuite à Boutilimit avec Abdallah Sidiya Ebnou. C’est pendant ce séjour qu’Ishac vit ses premiers contacts avec l’univers minier en rencontrant des cadres de la Miferma et en faisant l’escalade de la Kedia d’Idjill. Mais Abdallahi Sidiya Ebnou ne se rappelle pas qu’il ait alors fait part d’une attirance particulière pour les mines.

En seconde et première, meilleur élève de sa classe en mathématiques, Ishac aide certains de ses camarades à réviser ; il réussit le « premier bac » en 1960 comme ses trois camarades Moustapha Sidatt, Ahmedou Ould Abdallah et Mohamed Khouna Ould Haidalla avec qui il noue des liens d’amitié qui perdureront. Abdallah Sidya Ebnou a, pour sa part, quitté le collège en janvier à la suite d’un mouvement revendicatif des internes dont il a assumé la responsabilité. Tous les quatre entrent ensuite en terminale au lycée Faidherbe à Saint Louis (Sénégal). Le 28 novembre 1960, à l’occasion des fêtes de l’Indépendance, Ahmedou Ould Abdallah et Moustapha Sidatt sont choisis comme « guides » pour accompagner les délégations étrangères.

En juin 1961, les quatre amis passent les épreuves du bac à Dakar au lycée Van Vollenhoven, (aujourd’hui lycée Lamine Gueye) où ils se rendent accompagnés par un enseignant.

La réussite est complète, tous quatre obtenant leur bac.

Après le bac, différentes voies s’ouvrent alors à eux dont certaines peuvent être tentantes. Par exemple, à cette époque, les instituteurs sont bien payés par rapport à d’autres fonctionnaires. Mais, dans le sillage de Moktar Ould Daddah, les quatre bacheliers ont le souhait de faire évoluer leur pays et ils pensent sincèrement que des progrès rapides sont possibles. Ils hésitent encore entre rester au pays pour y suivre une formation et accéder à des fonctions prestigieuses dans les corps de hauts-fonctionnaires ou poursuivre leurs études supérieures à l’étranger. Tous les quatre choisissent finalement cette dernière option, chacun s’orientant vers le champ d’action qui correspond à ses centres d’intérêt personnels.

Pour Ishac, il a probablement déjà choisi depuis l’été 1959, ce sera ingénieur des Mines, tant il est convaincu que son pays contient dans son sous-sol bien assez de richesses pour que tous les mauritaniens mangent à leur faim et vivent en paix. Il choisit de faire des études de mathématiques à Paris ; Moustapha Sidatt s’engage dans des études de médecine et s’inscrit à la faculté de Toulouse ; Ahmedou Ould Abdallah part à Grenoble étudier les sciences économiques puis poursuit des études de sciences politiques à la Sorbonne (au cours d’une brillante carrière de diplomate, il deviendra de 1993 à 1995 représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies, Boutros Boutros-Ghali). Quant à Mohamed Khouna Ould Haidalla, né en 1940, et probablement le plus proche d’Ishac, il s’engage dans l’armée et fait sa formation d’officier à Saint Cyr, promotion « Centenaire de Camerone » après des classes préparatoires au lycée Hoche à Versailles. Il sera conduit à prendre la tête de l’État au début des années 1980.

Retour

Suite