17ème siècle : commerce de la gomme
C’est le commerce de la gomme qui suscite de l’intérêt pour les régions peu peuplées situées au nord du fleuve Sénégal. Espagnols, Hollandais, établissent des relations avec des chefs maures. Les français de leur côté fondent le comptoir de Saint-Louis-du Sénégal et entrent en relation avec l’émir du Trarza.
Assèchement du Sahara
Après une période climatique clémente qui a permis l’établissement d’une civilisation agro-pastorale sédentaire, le Sahara s’assèche progressivement, le nomadisme s’installe.
18ème siècle : émirats, almamyat
Dans le courant du 18ème siècle, les émirats du Trarza, du Brakna, du Tagant et de l’Adrar sont constitués par des tribus majoritairement guerrières. Le régime de l’almamyat se met en place dans le Fouta-Toro, sur les rives du fleuve Sénégal. la structure sociale dominée par les marabouts et les guerriers se met en place.
Premier millénaire : berbères Sanhaja
Les berbères Sanhaja dominent la région pendant le premier millénaire de notre ère. Ils introduisent le dromadaire et contrôlent les routes commerciales nord-sud.
11e siècle : Almoravides
Le mouvement almoravide nait au sein des tribus berbères de l’ouest du Sahara, et conquiert un immense empire, de l’Espagne au Sénégal.
Migrations du Moyen Orient
Entre le 12e et le 16e siècles, des mouvements migratoires en provenance d’Egypte et de la péninsule arabique assimilent les populations berbères qui perdent leurs coutumes et leur langue.
1814 : traité de Paris
Le traité de Paris rend à la France entre autres Saint-Louis-du-Sénégal, Podor, Portendic, et Arguin. La prise de possession de ces territoires donnera lieu en 1816 au naufrage sur le banc d’Arguin de la frégate “La Méduse” à l’origine du fameux événement du “Radeau de la Méduse”.
1854 : Faidherbe gouverneur
Faidherbe est nommé gouverneur en 1854, pour tenter de pacifier une région traversée par d’incessantes luttes inter tribales et inter ethniques.
1891 : annexion du Fouta Toro
Après l’annexion en 1891 de l’almamyat de Fouta-Toro, toute la région du fleuve Sénégal est colonisée.
1899 : Mauritanie occidentale
En décembre 1899, le ministre français des colonies crée la “Mauritanie occidentale”.
1900 : frontière nord
En juin 1900 une convention franco-espagnole fixe les limites nord du territoire de la Mauritanie.
1904 : Territoire civil
Après s’être transformée en “protectorat des pays maures du bas Sénégal” en 1903, la Mauritanie devient un territoire civil administré par un commissaire général du gouvernement français, Xavier Coppolani.
Aux époques protohistoriques, l’ouest du Sahara bénéficiait d’un climat beaucoup plus clément qu’aujourd’hui, permettant l’établissement d’une civilisation agro-pastorale sédentaire, où semble-t-il coexistaient déjà des populations d’origine berbère minoritaires avec des peuples d’origine centre-africaine. L’assèchement progressif du Sahara rendant impossible la vie sédentaire, les populations berbères ont reflué plutôt vers le nord. Les populations africaines Soninkés ont gagné le sud et l’est, où l’empire du Ghana, le pays de l’or, s’est développé dès les premiers siècles de notre ère. Le nomadisme s’est installé dans les territoires désertifiés.
Les tribus berbères Sanhaja profitent dans cette période de l’introduction du dromadaire, en provenance de la péninsule arabique, qui facilite le nomadisme. Ils dominent l’ouest saharien en contrôlant le commerce entre le Maghreb et l’empire du Ghana. C’est au sein des tribus de cette région que nait et se développe au 11e siècle le mouvement politico-religieux des Almoravides, qui entreprend de conquérir un vaste empire qui va de l’Espagne au fleuve Sénégal. Une identité ouest-saharienne encore sensible aujourd’hui s’est fondée au cours de cette période, celle du “pays de Shinguiti”. Des mouvements successifs de population vont conduire dans la région des peuples venant de la péninsule arabique et d’Egypte, détournés de leur route vers l’ouest par les sultans marocains. Les berbères ouest-sahariens vont progressivement devenir leurs tributaires, et fondre leur langue et leurs coutumes dans celles des nouveaux arrivants. Cette double origine arabe et berbère marque profondément l’organisation sociale maure, fondée sur la tribu, unité de base. En fonction de leur tradition, certaines tribus sont dites “guerrières”, d’autres “maraboutiques”, reproduisant une séparation fonctionnelle historique entre migrants conquérants mais aussi protecteurs, et populations d’origine assurant la conservation des traditions et des connaissances.
Au 17e siècle, les premiers européens arrivent et établissent des comptoirs afin d’y établir le commerce de la gomme.
Les tribus “guerrières” constituent au 18e siècle des émirats, traversés par de fréquents conflits : territoriaux, de successions, mais aussi pour obtenir le meilleur profit du commerce de la gomme. Les noms de ces émirats sont restés attachés à certaines des régions administratives de la Mauritanie actuelle : Trarza, Brakna, Adrar, Tagant. La colonisation française bat son plein dès le milieu du 19e siècle, ponctuée de nombreux conflits avec les émirs, mais aussi de jeux d’alliances et d’opposition.
Le nom de Mauritanie n’apparait officiellement qu’en 1899, “inventé” par le commissaire général du gouvernement français Xavier Coppolani pour désigner les territoires situés au nord du fleuve Sénégal. Il trouve son origine dans le nom de la province romaine de Mauretanie, pays des maures, qui n’était toutefois pas du tout à cet emplacement.
En même temps que les émirs guerroyaient, les “chioukh”, chefs des tribus maraboutiques jouaient un rôle majeur dans le maintien des traditions et de la religion, la conservation des livres, et l’enseignement. Certains d’entre eux ont concouru à la pacification du territoire. Ce fut le cas de Cheikh Sidiya El-Kébir (1780-1869), le fondateur de Boutilimit, et de son petit-fils Baba Ould Cheikh Sidiya, une lignée d’érudits qui a profondément marqué la culture de Boutilimit.