Frise2-69-75

Mohamed Salem Ould M’Khaïttirat

Ministre de l’industrialisation et des mines

du 5 juillet 1968 au 3 avril 1970

Moktar Ould Daddah

Président de la RIM

2e mandat du 7 août 1966 au 9 août 1971

Moktar Ould Daddah

Président de la RIM

3e mandat du 9 août 1971

Sidi Mohamed Diagana

Ministre de l’industrialisation et des mines

du 3/4/70 au 18/8/71

Sidi Ould Cheikh Abdellahi

Ministre du développement industriel

du 18/8/71 au 22/8/75

10 ans de l'Indépendance

Célébration des 10 ans de l’indépendance, Moktar Ould Daddah prononce un discours le 28 novembre 1970.

Élection présidentielle

Le 10 août 1971, Moktar Ould Daddah est réélu pour un troisième mandat. Des élections législatives ont lieu à la même date.

L'Ouguiya monnaie nationale

Le 27 novembre 1972, annonce de la création d’une monnaie nationale, l’Ouguiya, et abandon du Franc CFA. L’ouguiya était le nom communément donné à la petite coupure de 5 francs CFA. Établissement d’un contrôle des changes avec les pays de la zone franc. Sa mise en circulation interviendra le 29 juin 1973.

Révision accords de coopération

En janvier 1973, ouverture de négociations sur la révision des accords de coopération franco-mauritaniens. Les nouveaux accords sont signés le 15 février.

Création SNIM

En juillet, création de la SNIM. La société est au départ destinée à porter les participations de l’état mauritanien dans la MIFERMA et la SOMIMA, et à développer les activités en amont et en aval de ces sociétés.

Banque centrale

La Banque centrale mauritanienne (BCM) est créée en 1973

Ligue arabe

Le 4 décembre 1973, la Mauritanie devient membre de la Ligue arabe.

Nationalisation assurances

Le système d’assurances est nationalisé, avec la création de la SMAR le 27 juillet 1974.

Nationalisation MIFERMA

La nationalisation de la MIFERMA est annoncée en décembre 1974, et le décret correspondant est pris rapidement. Cette opération était à l’étude depuis quelques mois, et la décision prise en août par le bureau politique national. C’est donc maintenant la SNIM qui est l’opérateur des mines de fer de Zouerate.

SNIM Mine Akjoujt

La SOMIMA, qui exploite les mines de cuivre d’Akjoujt qui sont déficitaires, est absorbée par la SNIM afin de sauvegarder l’emploi en terminant l’exploitation des réserves connues.

Retour

Juillet 1969 - août 1975 (1/3) : de retour à Nouakchott,
Ishac premier mauritanien Directeur des Mines

Suite

Après avoir obtenu son diplôme d’Ingénieur civil des mines et de la métallurgie, Ishac rentre en Mauritanie en juillet 1969.

Par décret 69-369 du 1er novembre 1969, il est nommé Directeur des Mines et de la Géologie au ministère de l’industrialisation et des mines, avec effet au 1er août. Mohamed Salem Ould M’Khaittirat est alors ministre depuis le 10 septembre 1968. La mission d’Ishac est de veiller à la sécurité de l’exploitation des gisements et aux politiques de recherche et de développement menées par les sociétés minières concessionnaires. Il est le premier mauritanien à occuper ce poste qui était, jusqu’alors, dévolu à de hauts fonctionnaires français. Mais pour un pays dont l’indépendance est toute fraîche, la fonction prend une autre dimension, avec l’exigence d’imaginer et de mettre en place une stratégie globale de développement et de diversification des ressources. Ishac s’y attaque avec tant de conviction et d’énergie que son jeune âge ne pose de problème à personne. Il partage avec une poignée de jeunes dirigeants, qui sont allés se former en France et qui s’entraident dans leurs nouvelles responsabilités, cet enthousiasme de construire.

Dans ce contexte, Ishac restera longtemps l’un des proches collaborateurs de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, nommé Ministre du développement industriel le 3 avril 1970. De deux ans l’aîné d’Ishac, il sera bien plus tard élu président de la République Islamique de Mauritanie le 19 avril 2007.

Dès son retour Ishac s’inscrit au Racing Club où il a l’intention de se perfectionner au tennis qu’il a découvert à la Cité Universitaire de Paris, non seulement par goût du sport mais aussi, sans doute, parce qu’il y voit un terrain propice aux échanges entre cultures et entre générations.

Pressentant l’envolée de l’importance stratégique et économique des ressources en pétrole et en gaz, l’une des premières préoccupations d’Ishac est de convaincre des sociétés étrangères de revenir prospecter. Sa rencontre de juin 1969 avec un dirigeant de Total aboutit à une première campagne de recherche qui conclut rapidement qu’il n’y a rien à découvrir. Loin de se décourager, Ishac poursuit ses démarches, poussant AMOCO à déployer des moyens de pointe (combinaison de mesures électromagnétiques et géophysiques) pour repérer des structures réservoirs potentielles, si bien qu’au printemps 1971 AMOCO est intéressée. C’est le début d’une série de partenariats. Ishac y participe de manière très concrète : il n’hésite pas à embarquer lui-même à bord de petits avions de prospection.

Ishac se consacre entièrement à sa tâche et vit de manière frugale. Jean Haug, un de ses condisciples des Mines de Nancy qui travaille à Akjoujt de 1972 à 1973, est reçu chez lui, dans le quartier de Tevragh Zeina où l’État loue des logements à ses fonctionnaires. Jean est frappé par la simplicité et la gentillesse de son accueil dans une maison dont l’aménagement austère trahit l’homme du désert : pièces quasi vides, planches posées sur des moellons le long des murs pour ranger les livres, une tente dans le jardin.

Ishac considère qu’aux premiers temps de son indépendance, un pays aux moyens limités doit se fixer une stratégie claire et lisible pour réussir son développement, donc offrir aux investisseurs des indications les plus précises possibles sur les possibilités d’exploitation minière. Pour ce faire, il s’intéresse à toutes les ressources minérales : au fer d’abord, sur la dorsale R’Gueibat – car il faut anticiper l’épuisement des réserves avantageuses de la Kedia d’Idjil – aux indices de kimberlite (annonçant une possibilité de diamant), à la présence de phosphate à Bofal et enfin aux indices de cuivre et d’or sur le site de M’Bout au sud de la Mauritanie, ainsi qu’à la frontière malienne entre Kaedi et Sélibabi. 

 

 

Retour

Suite