Frise2-89-95

Ahmed Ould Khalifa Ould Jiddou

du 22/10/88 au 5/2/90

Maaouyia Ould Taya

Président du CMSN

 

Maaouyia Ould Taya

Président de la République

 

Cheikh Mohamed Salem Ould Mohamed Lemine

du 5/2 au 28/4/90

Boullah Ould Mougueya

du 28/4/90 au 20/4/92

Lemrabott Sidi Mahmoud Ould Cheikh Ahmed

du 20/4/92 au 30/1/93

Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall

du 30/1/93 au 21/2/95

N’Gaide Lamine Kayou

du 21/2/95 au 17/11/98

Rupture Sénégal

Le 21 août, les relations diplomatiques entre le Sénégal et la Mauritanie sont rompues.

Difficultés économiques

Les flux migratoires induits par les événements de 1989 perturbent la production agricole et la production industrielle.

Banque Mondiale PASEP

Lancement du PASEP (Programme d’ajustement du secteur des entreprises publiques) avec la Banque mondiale, réforme des entreprises publiques.

Elections communales

Les élections communales reportées de 1989 se tiennent les 7 & 14 décembre, 4 listes maximum par commune. Participation faible (env. 20 %).

Institution du Conseil Economique et Social.

Incidents communautaires

En septembre, de nouveaux incidents ont lieu sur le fleuve Sénégal. En novembre, un complot contre le gouvernement est dénoncé, de nombreuses arrestations dans les milieux négro-mauritaniens s’en suivent.

Guerre du Golfe

Dans la guerre du Golfe déclenchée en août, la Mauritanie prend position en faveur de l’Irak, alors que le Maroc et le Sénégal soutiennent la coalition américano-saoudienne.

Perte aides

En février, fin de la guerre du Golfe. La coalition coupe ses soutiens à la Mauritanie, il faut restructurer la provenance des aides internationales.

Référendum nouvelle constitution

Le 4 avril, le président annonce un référendum et une évolution démocratique. La nouvelle constitution est adoptée par référendum le 12 juillet. le Conseil économique et social se met en place.

FLAM

Le FLAM suspend la lutte armée.

Sahara occidental

Le 6 septembre, cessez-le-feu entre le Polisario et les forces marocaines.

 

Ouverture démocratique

Après des ordonnances sur la liberté de la presse et sur le multipartisme, et une amnistie générale en août, des ordonnances prises en fin d’année annoncent les modalités d’élection du président, de députés et de sénateurs. 11 partis sont reconnus. Ahmed Ould Daddah se porte candidat, alors que l’opposition rejette le calendrier et appelle à un gouvernement de transition.

Sénégal

Après une rencontre à Paris entre les chefs d’état mauritanien et sénégalais au sommet de la francophonie en fin 1991, les relations et les communications avec le Sénégal sont rétablies fin avril et début mai 1992.

Elections

L’élection présidentielle a lieu le 24 janvier. Maaouyia Ould Taya est élu au 1er tour avec 63 % des voix, contre 33 % à Ahmed Ould Daddah. La participation est de 47 %.

En février, les partis d’opposition contestent les résultats, posent des conditions sur les législatives, puis décident de les boycotter.

Les élections législatives ont lieu les 6 et 13 mars, avec une participation de 39 %. Le parti du président Taya obtient 67 sièges sur 79. Les sénatoriales se tiennent en avril.

Manifestions

Le 4 mars, un meeting réunit les partis d’opposition à Nouakchott. Le 13 mars, une manifestation est organisée contre la hausse des prix.

Dévaluation

Le 4 octobre, l’ouguiya est dévalué de 28 %. Des mouvements sociaux s’ensuivent. Un couvre-feu est décrété à Nouakchott.

Accord FMI

Une réglementation sur la liberté des prix et la concurrence est mise en place. Un accord d’assistance est conclu avec la Banque Mondiale et le FMI.

Premier ministre

Le 18 avril, nomination d’un Premier Ministre, Sidi Mohamed Ould Boubakar

Sahara occidental

Le processus de paix au Sahara occidental s’enlis

Statut fonctionnaires

Adoption d’un statut des fonctionnaires.

Etat civil

Lancement des travaux en vue de la création d’un système national d’état-civil. Un secrétariat d’état est créé à cette fin.

Amnistie

Une loi d’amnistie concernant les événements de 1989 à 1991 est votée le 29 mai. l’ex-premier ministre Ould Bneijara est nommé médiateur de la République.

Moyen Orient

Une détente s’installe avec les pays du Golfe

Libéralisation

La transition vers une économie de marché se poursuit. Un code des marchés publics et un code des assurances sont mis en place. Les rapports du citoyen avec la justice sont clarifiés. le secteur bancaire est restructuré.

Pêche

la politique de la pêche est redéfinie, avec un développement du traitement des produits sur place.

Elections municipales

Les élections municipales, annoncées en novembre 1993, se tiennent les 28 janvier et 4 février. Les listes du PRDS, parti di président en place, l’emportent dans 172 communes sur 208. mais l’absence de listes électorales fiables a rendu l’organisation de l’élection problématique

SNIM M'Haoudat

La nouvelle mine de fer de M’Haoudat est inaugurée le 24 avril.

Islamisme

Le ministre de l’Intérieur mène une campagne d’arrestations dans les milieux islamistes.

Plan PASEP

Le PASEP lancé avec la Banque mondiale arrive à son terme, les résultats sont jugés globalement positifs avec une croissance de 4,9 % pour une inflation de 2,9 %

Modernisation

Poursuite de la restructuration de l’économie :  secteur rural, secteur bancaire, code de la marine marchande, enseignement.

Suites crise 1989

Il y a toujours des retombées de la crise de 1989 autour de la question des réfugiés sénégalais.

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Avril 1989 à février 1995 : il dirige l'OMRG, la force d’une conviction, prospecter, encore et toujours (1/2)

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C’est donc pour prendre la direction de cet office qu’il avait lui-même imaginé – l’OMRG, c’était son idée, nous a dit Ahmed Ould Daddah – que Ishac est rappelé dans cette haute instance nationale en avril 1989. C’est alors Gabriel Hatti qui en est le président du conseil d’administration depuis 1988. Ishac prend la succession de Cheikh Khouna Camara, nommé conseiller au ministère. C’est tout comme à Akjoujt une arrivée dans l’urgence. Il y a en effet un dossier difficile à traiter avec le Fonds Européen de Développement (FED) : la rupture d’un contrat était la cause d’une perte de crédibilité de la Mauritanie, risquant de remettre en cause des financements dont le pays avait grand besoin. Il fallait d’urgence reprendre les négociations. A nouveau Mariem doit décaler son déménagement : cette fois il s’agit de permettre aux enfants de terminer l’année scolaire à Akjoujt.

Lors de son premier mandat comme Ministre des mines de 1975 à 1977, Ishac avait déjà initié un travail de cartographie géologique auquel avait largement participé Abdelkader Saleh, dans la région des deux Hodhs et sur la dorsale R’gueibat. Au retour de ces missions, Abdelkader Saleh avait accédé à la responsabilité de chef du service géologie, et Ishac lui avait alors demandé d’apporter son concours à la mise en place d’un organisme national en charge de la recherche géologique. L’OMRG fut finalement créé en 1980, alors que Ishac était directeur de la SMCPP. Rapidement nommé administrateur, Il avait ainsi pu suivre dès le départ les travaux de l’Office. Il en était devenu en 1984 président du conseil d’administration. L’OMRG avait déjà lancé plusieurs campagnes de prospection : de 1983 à 1985, recherche de cuivre, de plomb et de zinc dans l’Adrar, de 1983 à 1987 recherche d’indices dans la partie centrale des Mauritanides. Ces campagnes avaient certes débouché sur quelques découvertes concernant le cuivre, l’or, le kaolin, la barytine… Mais pas encore de pistes importantes.

Les missions de l’OMRG – promouvoir la recherche des ressources minérales et exécuter ou faire exécuter les travaux de recherches géologiques et minières nécessaires – sont en totale harmonie avec la conviction principale d’Ishac : la Mauritanie possède dans son sous-sol des ressources potentielles qui peuvent contribuer à l’indépendance et au développement économique du pays, et promouvoir en faveur de ses habitants des conditions de vie meilleures.

La période de relative stabilité politique qui s’ouvre, et l’assouplissement progressif du régime, vont bien entendu favoriser la continuité de son entreprise. Maaouyia Ould Taya, arrivé au pouvoir fin 1984, élu chef de l’état début 1992, réélu fin 1997, délègue et responsabilise ses collaborateurs, fait confiance. Ishac va ainsi pouvoir travailler dans la durée, et disposer de suffisamment de temps – près de 10 ans – pour structurer l’action de l’OMRG, identifier des indices prometteurs, et rechercher des partenaires.

La volonté d’Ishac est d’abord de découvrir et de promouvoir des indices de minéralisations, en s’appuyant sur la reprise de la cartographie géologique détaillée de l’ensemble de la Mauritanie et des régions les plus prometteuses. La prospection s’appuie sur un travail acharné sur le terrain, mais aussi sur la capacité à analyser de la manière la plus fiable les échantillons de minerai collectés par les équipes de prospecteurs. Il juge indispensable que la Mauritanie dispose sur place d’un laboratoire d’analyses minérales et s’attache avec force à sa mise en place.

Ishac obtient dès 1990 avec l’aide du chef de la mission coopération à l’ambassade de France le financement, par le Fonds d’Aide à la Coopération (FAC), d’un premier projet : afin d’évaluer le potentiel en cuivre et en or du gisement profond du guelb Moghrein, il s’agit de procéder à un nouvel échantillonnage des tranchées creusées autour d’Akjoujt dans la région de l’Inchiri au cours des années 70 par la compagnie Charter, actionnaire principal de la Somima. Ishac fait appel au BRGM qui désigne comme chef de mission Gilbert Maurin, un ingénieur géologue qui connaît déjà la Mauritanie, puisqu’il a séjourné à Zouerate pour effectuer sa thèse de 3e cycle sur le projet d’exploitation des guelbs à magnétite.

Ishac affecte à ce projet deux jeunes géologues mauritaniens. Ibrahima El Hachemy va suivre la voie d’Ishac : c’est en effet lui qui, en 2020, dirige l’OMRG depuis 2011. Son collègue Mohamed el Mohamed Ould Mohamed disparaîtra prématurément. Le travail est bouclé en 6 semaines, les échantillons peuvent être analysés sur place car le laboratoire de l’OMRG en cours de réalisation commence déjà à fonctionner.

Ishac restera stupéfait de l’engagement et de l’efficacité de l’équipe de Gilbert Maurin. Les indices recueillis, renforçant les conclusions des travaux plus anciens, ont eu une importance particulière dans la recherche de partenaires à même de faire redémarrer la mine d’Akjoujt.

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