
Autonomie interne
Moktar Ould Daddah
Nouakchott capitale
Référendum du 28 septembre
Ve République en France
Proclamation RIM
Constitution de la RIM
De la communauté à l'indépendance
Indépendance
Nouvelle constitution
L’école n°1 de Boutilimit ferme à la fin de l’année scolaire en 1957 : les élèves entrant en classe de troisième, dont Abdallah Sidya Ebnou, sont envoyés au collège de Rosso pour préparer leur BEPC. Ishac y obtient ce diplôme en juin 1958 ainsi qu’une vingtaine d’élèves mauritaniens. Du 12 juillet jusqu’aux environs du 25 juillet 1959, ils passent une partie de leurs vacances à la colonie « La Caravane », dirigée par un enseignant du collège, Ahmed Tall, originaire de Boutilimit. Ishac passe ainsi la nuit du 14 juillet à Nouakchott, puis trois jours à Akjoujt, trois jours à Atar, trois jours à F’Dérick et trois jours pour le retour à Rosso. Il rentre ensuite à Boutilimit avec Abdallah Sidiya Ebnou. C’est pendant ce séjour qu’Ishac vit ses premiers contacts avec l’univers minier en rencontrant des cadres de la Miferma et en faisant l’escalade de la Kedia d’Idjill. Mais Abdallahi Sidiya Ebnou ne se rappelle pas qu’il ait alors fait part d’une attirance particulière pour les mines.
En seconde et première, meilleur élève de sa classe en mathématiques, Ishac aide certains de ses camarades à réviser ; il réussit le « premier bac » en 1960 comme ses trois camarades Moustapha Sidatt, Ahmedou Ould Abdallah et Mohamed Khouna Ould Haidalla avec qui il noue des liens d’amitié qui perdureront. Abdallah Sidya Ebnou a, pour sa part, quitté le collège en janvier à la suite d’un mouvement revendicatif des internes dont il a assumé la responsabilité. Tous les quatre entrent ensuite en terminale au lycée Faidherbe à Saint Louis (Sénégal). Le 28 novembre 1960, à l’occasion des fêtes de l’Indépendance, Ahmedou Ould Abdallah et Moustapha Sidatt sont choisis comme « guides » pour accompagner les délégations étrangères.
En juin 1961, les quatre amis passent les épreuves du bac à Dakar au lycée Van Vollenhoven, (aujourd’hui lycée Lamine Gueye) où ils se rendent accompagnés par un enseignant.
La réussite est complète, tous quatre obtenant leur bac.
Après le bac, différentes voies s’ouvrent alors à eux dont certaines peuvent être tentantes. Par exemple, à cette époque, les instituteurs sont bien payés par rapport à d’autres fonctionnaires. Mais, dans le sillage de Moktar Ould Daddah, les quatre bacheliers ont le souhait de faire évoluer leur pays et ils pensent sincèrement que des progrès rapides sont possibles. Ils hésitent encore entre rester au pays pour y suivre une formation et accéder à des fonctions prestigieuses dans les corps de hauts-fonctionnaires ou poursuivre leurs études supérieures à l’étranger. Tous les quatre choisissent finalement cette dernière option, chacun s’orientant vers le champ d’action qui correspond à ses centres d’intérêt personnels.
Pour Ishac, il a probablement déjà choisi depuis l’été 1959, ce sera ingénieur des Mines, tant il est convaincu que son pays contient dans son sous-sol bien assez de richesses pour que tous les mauritaniens mangent à leur faim et vivent en paix. Il choisit de faire des études de mathématiques à Paris ; Moustapha Sidatt s’engage dans des études de médecine et s’inscrit à la faculté de Toulouse ; Ahmedou Ould Abdallah part à Grenoble étudier les sciences économiques puis poursuit des études de sciences politiques à la Sorbonne (au cours d’une brillante carrière de diplomate, il deviendra de 1993 à 1995 représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies, Boutros Boutros-Ghali). Quant à Mohamed Khouna Ould Haidalla, né en 1940, et probablement le plus proche d’Ishac, il s’engage dans l’armée et fait sa formation d’officier à Saint Cyr, promotion « Centenaire de Camerone » après des classes préparatoires au lycée Hoche à Versailles. Il sera conduit à prendre la tête de l’État au début des années 1980.