Coup d'État
Le 12 décembre, alors que Haidalla est en voyage à l’étranger, un coup d’état porte à la présidence du CMSN Maaouyia Ould Taya, qui avait été premier ministre d’avril 1981 à mars 1984.
Libéralisation
Le nouveau chef d’état calme le jeu, amnistie les prisonniers politiques et les exilés, et mène une politique de libéralisation de la vie et de l’économie. En mars, l’Union des étudiants est autorisée à reprendre ses activités, en juin le visa de sortie du territoire est supprimé.
Tensions communautaires
Des tensions ethniques persistent dans la région du fleuve Sénégal. Le mouvement du Front de libération des africains de Mauritanie (FLAM) est créé.
Maroc, Algérie, Lybie
En avril, un accord sur les frontières est conclu avec l’Algérie, les relations diplomatiques sont rétablies avec le Maroc. En mai, les relations sont rétablies avec la Lybie.
Difficultés économiques
Pour la 5e année consécutive, la sécheresse touche la Mauritanie. Les cours mondiaux du fer sont en baisse. Un plan de redressement élaboré avec le FMI implique le flottement de l’ouguiya.
Amélioration économique
Le nouveau gisement de fer des guelbs est mis en exploitation. En fin d’année, le déficit diminue, et l’inflation est maîtrisée.
Annonce élections
Le gouvernement annonce la tenue d’élections pour mettre en place des institutions démocratiques.
Maroc, Algérie
Les relations s’intensifient avec le Maroc. Elles se normalisent avec l’Algérie.
Tensions communautaires
Les mouvements de contestation sont relancés par la communauté africaine.
Des membres du FLAM sont arrêtés, des ministres proches du FLAM sont exclus du gouvernement.
Des attentats sont perpétrés en septembre à Nouakchott et en octobre à Nouadibhou.
Elections grandes villes
En décembre, des élections municipales ont lieu dans les grandes villes. 4 listes se présentent. La participation atteint 65 % au deuxième tour.
Amélioration économique
Après un nouveau rééchelonnement de la dette publique fin 1986, la période de sécheresse touche à sa fin. La réforme de la pêche commence à porter ses fruits.
Sahara occidental
Le Maroc construit un mur sur la frontière du Sahara occidental, à proximité de la voie ferrée qui dessert les mines de fer de Zouerate
Ishac est nommé Secrétaire Général du ministère des Mines et de l’Industrie à compter du 2 septembre 1984 par un décret signé de Ould Haidalla. Il succède à Mohamed Ould Cheikh qui n’aura passé que quelques mois dans ce poste. Ishac tient désormais un rôle important au ministère : le Secrétaire Général est chargé de veiller à l’application des décisions prises par le Ministre, de suivre administrativement les différents dossiers, d’élaborer et de contrôler l’exécution du budget interne, de gérer les ressources humaines et matérielles du ministère. Il s’agit donc d’un rôle essentiel, même si quelqu’un comme Ishac qui a déjà tenu le poste de Ministre pouvait aspirer à des perspectives plus larges. La présidence de l’OMRG étant alors attachée à cette importante fonction, Ishac devient donc es-qualités Président du conseil d’administration de l’Office. Sa nomination sera actée par le décret 84-258 du 4 décembre 1984.
Tout en exerçant ces importantes responsabilités, Ishac reste la référence technique : les ministres successifs n’ont pas connu dans leur carrière la mine et la géologie et ne restent pas suffisamment longtemps à leur poste pour s’investir dans ce domaine. Ishac est quant à lui totalement dans son champ de compétences et connait bien les rouages du ministère. Il est donc au cœur de toutes les décisions prises.
Son ancien collègue géologue Abdelkader Saleh est devenu directeur des mines, et ils se retrouvent au conseil d’administration de l’OMRG dont ils font tous deux partie. Rappelons ici que, lors de son premier mandat comme ministre des mines de 1975 à 1977, Ishac avait déjà perçu la nécessité de confier à un organisme national le pilotage des recherches minières. Il avait ainsi jeté, en liaison avec Abdelkader Saleh, les bases de la structure qui sera créée par décret 80-122 du 9 juin 1980 comme Établissement public industriel et commercial. Le nouvel office est dirigé par Cheikh Khouna Camara. L’OMRG est transformé en établissement public administratif par le décret 84-202 du 10 septembre 1984. Secrétaire Général depuis quelques jours, Ishac était aux premières loges pour ce changement statutaire important.
Au plan politique, les dissensions au sein du CMSN et du gouvernement trouvent un épilogue lorsque, le 12 décembre 1984, l’ancien premier ministre Maaouyia Ould Taya redevenu chef d’état-major est installé par le CMSN comme nouveau chef de l’État, alors même que Haidalla représente la Mauritanie au 11ème congrès franco-africain qui se tient au Burundi. Le changement se fait dans le calme, de nombreux prisonniers politiques sont libérés, les anciens présidents qui avaient été renversés, au premier rang desquels figure Moktar Ould Daddah, sont amnistiés. Maaouyia Ould Taya cherche à retrouver une politique de neutralité avec Rabat et Alger. L’espoir renaît en Mauritanie. Le nouveau chef d’État négocie, en 1985, un rééchelonnement de la dette mauritanienne afin de relancer l’économie en s’appuyant sur la pêche, le fer, et la création de PMI du secteur privé. En un an, le déficit des paiements courants est réduit de moitié.Dans le nouveau gouvernement, nommé le 13 décembre 1984, le ministère de l’industrie et des mines est confié à un militaire, le commandant Mahmoud Ould Deh, qui succède ainsi à Diabira Maroufa. L’OMRG commence à bénéficier de financements internationaux et démarre ses premières prospections : inventaire du potentiel minier de l’Adrar, recherche d’indices dans le sud des Mauritanides.
Une période de stabilité politique de 20 années s’ouvre fin 1984, pendant laquelle le régime va très progressivement s’assouplir et se libéraliser.