1899 : Mauritanie occidentale
En décembre 1899, le ministre français des colonies crée la “Mauritanie occidentale”.
1900 : frontière nord
En juin 1900 une convention franco-espagnole fixe les limites nord du territoire de la Mauritanie.
1904 : Territoire civil
Après s’être transformée en “protectorat des pays maures du bas Sénégal” en 1903, la Mauritanie devient un territoire civil administré par un commissaire général du gouvernement français, Xavier Coppolani.
Les "rezzous"
Après le décès de Xavier Coppolani en 1905, l’administration français tente de structurer et d’occuper le territoire. Les “rezzous”, attaques dirigées contre les garnisons françaises, sont incessants.
1920 : Rattachement à l'AOF
En janvier 1920, la Mauritanie devient une “colonie autonome” rattachée à l’AOF. Elle gardera ce statut jusqu’en 1946.
Pacification progressive
En s’appuyant sur les rivalités inter tribales, l’administration française obtient petit à petit le ralliement des chefs dissidents. Ce n’est qu’à la fin des années 30 que le territoire est réellement pacifié.
1935 : Découverte fer Kedia
Une équipe de géologues français localise le gisement de fer de la Kedia d’Idjil, dont on soupçonnait l’existence.
1944 : Rattachement des Hodhs
Les deux Hodh, jusque là sous administration soudanaise, sont rattachés à la colonie mauritanienne
1945 : Leopold Sedar Senghor
Leopold Sedar Senghor est élu député à l’Assemblée Constituante de la IVe République française. Il représente la circonscription de la Mauritanie et du Sénégal.
1946 : Union française
La Constitution française du 25/10/1946 met en place le système de l’Union française qui inclut métropole, départements & territoires d’outre-mer (DOM et TOM), territoires sous mandat et territoires sous protectorat. La Mauritanie est un TOM. Elle est administrativement rattachée à la fédération de l’Afrique Occidentale Française. Le territoire est dirigé par un gouverneur. Des élections vont désigner des représentants au conseil territorial mauritanien, qui a voix consultative auprès du gouverneur, et un député au Parlement français.
1946 : Horma Ould Babana
En novembre 1946, Horma Ould Babana est élu député de la Mauritanie à l’Assemblée nationale française, avec le soutien de la SFIO.
1946 : Découverte cuivre Akjoujt
Des prospections sur le site du Guelb Moghrein permettent en 1946 de mettre en évidence l’existence d’un gisement de cuivre important.
1950 : Création de l'UPM
En juin 1950, l’Union Progressiste Mauritanienne (UPM) est créée pour contrebalancer l’influence d’Horma Ould Babana
1951 : Élections
En juin 1951, le candidat de l’UPM, Sidi Moktar N’Diaye bat Horma Ould Babana qui a de son côté fondé l’Entente Mauritanienne.
1952 : Création de la Miferma
La Société anonyme des Mines de fer de Mauritanie est créée en février 1952 pour exploiter le gisement de la Kedjia d’Idjil
1953 : Création de la Micuma
La Société anonyme des Mines de cuivre de Mauritanie est créée en 1953 pour exploiter le gisement de cuivre d’Akjoujt, sur le modèle de la Miferma.
1956 : Élections
En janvier 1956, nouvelle victoire, très large cette fois, de Sidi Moktar N’Diaye. Horma part au Maroc
1956 : Réforme gestion des territoires
La loi cadre de 1956, dite Loi Defferre, prévoit la mise en place d’un Conseil de gouvernement élu par l’assemblée territoriale. Le gouverneur préside de droit ce conseil, assisté d’un vice-président.
mars 1957 : élections conseil territorial
L’UPM remporte 23 sièges sur 24 au conseil territorial créé par la loi cadre de 1956. Moktar Ould Daddah est élu pour l’Adrar.
mai 1957 : Moktar Ould Daddah
Le poste de vice-président du territoire échoit en mai 1957 à Moktar Ould Daddah
Béchir, l’arrière-grand-père d’Ishac, était un commerçant aisé, lettré, grand poète. Il était contemporain de Cheikh Sidiya El Kebir. Bu-Tilimit, c’est l’endroit où pousse le tilimit, une grande graminée. La désertification qui poursuit sa progression l’a depuis longtemps fait disparaître. Le Trarza était au 19e siècle plus arrosé, avec encore des forêts d’acacias gommiers. Boutilimit est longtemps resté un simple puits, avec une vaste demeure à la fois caravansérail, fort, et lieu d’enseignement.
Ragel, le grand-père d’Ishac, vivait à l’époque du fils de Cheikh Sidiya, disparu prématurément et Mohamed, le père d’Ishac, a connu Baba Ould Cheikh Sidiya.
Ishac appartient à une famille qui a toujours voulu rester libre de ses décisions, de sa façon de vivre, et garder une certaine indépendance. Pour cela il était important de préserver de bons rapports avec toutes les autres familles.
Ishac nait le 2 février 1941 à Archane, quelques kilomètres au sud de Boutilimit. La Mauritanie a été réellement pacifiée depuis peu, et la découverte récente de la « montagne de fer », la Kedia d’Idjil près de Fort-Gouraud, est riche de promesses d’avenir. La Mauritanie fait depuis 1920 partie de l’Afrique occidentale française (AOF).
Son père, Mohamed Ragel, est interprète du Gouverneur de l’AOF, en résidence à Dakar. Mohamed est un grand arabisant, plus féru d’arabe que de français, au point qu’un interlocuteur du gouverneur lui dit un jour qu’il est très sensible au style de son interprète.
Un peu avant 1950, Mohamed revient à Boutilimit comme interprète du commandant du fort de Boutilimit. Les plus jeunes enfants vivent en contrebas du fort ; les aînés, la « grande famille » sont installés en brousse, à une quarantaine de kilomètres de Boutilimit, sous la tente, à El Mousse, auprès des grands parents Ragel et de l’oncle El Alem, riche commerçant et poète reconnu, sans enfant. Le soir, les enfants étudient sous la tente à la lumière de la bougie. Plus tard, quand Ishac et son frère Yacoub rentreront de Paris pour les vacances, ils réclameront des hors-d’œuvre et du dessert. Mohamed leur répondra qu’ici l’entrée s’appelle Bismillah et le dessert El hamdoulilah…
Mohamed sera le premier retraité mauritanien (dossier 00001).
Jusqu’à seize ans, Ishac suit les cours de l’école élémentaire et des premières années du secondaire à l’école n°1 de Boutilimit créée en 1934 par un accord entre Baba Ould Cheik Sidiya et les autorités françaises, accord qui concerne l’ensemble de la Mauritanie. L’école accueille des élèves venant de tout le territoire mauritanien. Ahmed Ould Daddah, né le 7 août 1942 à Boutilimit, cousin d’Ishac et demi-frère de Moktar Ould Daddah – le futur chef de l’État – est sans doute son meilleur ami et le restera. Ils se retrouvent dans la même école ainsi qu’Abdallahi Ould Sidiya Ebnou qui sera le premier dirigeant de la compagnie d’assurance nationale SMAR.