Ishac a donc eu la satisfaction de voir la plupart des projets qu’il avait à cœur poursuivre leur chemin, et connaître au moins un début d’aboutissement, jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par la maladie qui l’emportera le 4 octobre 2006. Il recevra à titre posthume la Médaille de l’Ordre national mauritanien en 2007.
Ce fut certainement une grande fierté pour Ishac de nous inviter, nous ses camarades de promotion et nos épouses, à visiter la Mauritanie. Il avait préparé minutieusement, comme tout ce qu’il faisait, le voyage qui nous permettrait de découvrir la richesse culturelle et la beauté de son pays, mais aussi de feuilleter comme dans un livre ses réalisations, ses projets, et de partager ses convictions. Trop tôt disparu, il n’a malheureusement pas pu commenter chaque étape de notre itinéraire avec la ferveur que nous lui connaissions.
C’est avec le sentiment que nous étions devenus nous aussi dépositaires de l’esprit qui l’animait que nous avons fondé à l’issue de ce voyage l’association qui porte le nom d’Ishac, et que nous avons entrepris ce travail de mémoire.
« Akjoujt, Tasiast, le pétrole, c’est son œuvre ». Ces mots sont souvent revenus dans la bouche de ceux qui ont côtoyé Ishac et que nous avons pu rencontrer au long de notre voyage et au fil des années écoulées depuis. Ils sont nombreux à estimer encore aujourd’hui que les développements de l’activité et des projets miniers en Mauritanie lui doivent beaucoup. Ishac a largement payé de sa personne et a beaucoup œuvré pour que la Mauritanie conserve le contrôle de ses ressources, alors même que tant d’autres pays africains n’avaient d’autre solution que de sous-traiter l’ensemble de l’activité de recherche à des intervenants étrangers, laissant la porte ouverte à impasses et dysfonctionnements.
Ngaide Lamine Kayou avait quitté le gouvernement avant Ishac. Il a ensuite occupé le poste d’ambassadeur de la Mauritanie à Pékin où il se trouvait encore au décès d’Ishac. A son retour en Mauritanie en 2007, lors de la campagne présidentielle, il a tenu à citer Ishac en exemple dans ses contacts avec le milieu politique.
À l’été 2020 et peu de temps avant d’être nommé Ministre des Affaires Économiques et de la Promotion des Secteurs Productifs, Ousmane Kane a rendu un hommage public appuyé à Ishac, dans une allocution sur le secteur minier mauritanien : « C’est là une occasion pour moi de rendre hommage à l’action de feu Ishac Ould Ragel au sein du département des Mines, comme Directeur Général de l’OMRG et enfin comme Ministre. Il a contribué à la reprise de l’exploitation d’Akjoujt. C’est lui qui a identifié et convaincu la société émiratie Wadi Al Rawda de s’installer en Mauritanie. C’est lui qui a affirmé le potentiel aurifère de Tasiast. C’est lui qui est à l’origine de la démonstration de l’intérêt de notre bassin sédimentaire côtier ; le puits Chinguetti doit beaucoup à son action. Cette réussite exceptionnelle dans le contexte mauritanien tient à mon avis à sa grande compétence de géologue et à son amour incontestable pour notre pays. Je le cite en exemple, car ce sont des leçons à méditer pour l’avenir de notre pays. »
Une foi inébranlable dans l’avenir, des compétences personnelles qu’il prenait soin d’actualiser en permanence, une ténacité sans faille et une capacité de travail hors du commun, autant de points forts sur lesquels il pouvait fonder son action. Mais aussi, et peut-être surtout, tous retiennent une méthode de travail qui s’appuie sur les hommes, sur la valorisation et le développement de leurs compétences, dans le respect de valeurs morales fortes.
C’est justement l’objet des différentes pages que vous trouverez sous le menu « Ishac » de développer tous ces points qui nous ont paru caractériser notre camarade et ses actions, et fonder son efficacité.